Visiter l’AIA de Clermont Ferrand avec le secteur 320
Le secteur 370 Orléanais a invité les membres du secteur 320 pour visiter l’AIA de Clermont Ferrand en fin d’année 2024. Un petit groupe de treize d’entre eux s’est retrouvé pour une présentation de l’Atelier Industriel de l’Aéronautique. Le SIAé est un organisme atypique en Europe, la France ayant décidé de conserver un mainteneur étatique. Cela n’est pas fréquent, la politique privilégie l’industrie civile pour construire les matériels militaires. Or les finalités entre industriel privé et industriel public sont différentes. Le privé fournit prototypes et séries à des client, doit rétribuer ses actionnaires, protéger son outil de travail. L’acteur étatique oeuvre avec un but plus limité : réparer les matériels au meilleur coût, sans dégager de marges de profit.
L’armée de l’Air et de l’Espace s’étant recentrée sur l’activité opérationnelle, beaucoup de compétence a été perdue au sein des ESTA. En cas de conflit, la capacité des AIA à répondre à des réparations lourdes, voire de dommages de combat, représente un précieux atout spécifique pour les armées. L’AIA fait le grand écart. Les activités de maintenance sont complexes, il faut composer avec des avions qui n’ont rien à voir entre eux. Il faut passer de la Gazelle des années 70, au C130H, puis au Rafale, passer par le Tigre et aussi maîtriser le petit dernier : l’A400M. Les commandes de vol électriques, les cellules en composite, imposent de nouveaux profils de maintenanciers. Les recrutements de personnel aux profils spécifiques sont permanents mais le résultat immuable : être au rendez-vous des contrats passés. L’AIA de Clermont-Ferrand est une structure unique en son genre. Il est dirigé par un comité de surveillance bicéphale : le CEMAAE et le DGA en assurent les orientations. Il faut jongler entre la maintenance (AAE) et les modifications (DGA), les clients étant aussi Terre et Marine, l’AIA travaille au profit de plusieurs états-majors. Les avions doivent passer le moins de temps possible à l’AIA, la disponibilité des aéronefs est compliquée. Une flotte militaire a une disponibilité inférieure à 50%, supérieure à 50%, elle devient excellente. Pour y parvenir, les difficultés sont celles de l’approvisionnement initial et parce que l’industriel privé n’a pas toujours les moyens de fournir une logistique à la demande, à préavis bref.
Le SIAé dispose d’outils permettant d’établir les montants de ses services. L’AIA génère une comptabilité permettant de rendre des comptes, d’éviter les ruptures et de financer les approvisionnements. Il est ainsi possible de comparer les coûts avec une concurrence et d’être une force de contre-expertise. L’AAE en confiant l’ensemble du MCO A400M à un seul industriel AIRBUS, fait que les coûts sont dilués et qu’il est difficile de contredire les chiffres présentés. L’AIA est, par son mode de fonctionnement, un acteur économique essentiel pour notre outil de défense. Chacun des cinq AIA a ses propres mission et domaine de compétence. au sein du SIAé : Clermont-Ferrand, Cuers, Ambérieu, Bordeaux et l’AIA de Bretagne.A Bordeaux l’AIA dispose du banc d’essais moteur de l’A400, de nombreux moteurs sont entretenus comme le Larzac, le TP400, le M88, le M53… L’AIA de Bretagne œuvre quant à lui au profit des flottes embarquées sur porte-avions. Celui de Cuers assure la maintenance au profit de l’aéronautique navale (NH90, Atlantic 2, Dauphin, etc.). À Ambérieu nous retrouvons une expertise dans le domaine Sécurité Sauvetage Survie et de matériels des servitudes embarqués. Enfin l’AIA de Clermont- Ferrand œuvre plus particulièrement sur A400, Rafale, C130, Alphajet, hélicoptères Tigre et Gazelle. Pour l’AIA de Clermont-Ferrand, la création d’une antenne à Orléans permet de fournir un soutien opérationnel particulièrement rapide sur certaines opérations de maintenance, sur la cellule comme sur les moteurs. Agissant en délégation de l’AIA de Bordeaux, les spécialistes de l’AIA assemblent le moteur sur l’avion A400 à Orléans (celui-ci, livré nu doit en être équipé). Également acteur de la maintenance C130, l’AAE ayant déplacé ses activités C130 sur la base aérienne d’Évreux, tout le soutien apporté à cette flotte par l’antenne d’Orléans a été transféré à Évreux à l’été 2024. Cette expertise s’étend au travers de la projection d’opérateurs dans le monde entier. Nous pouvons citer une intervention à Guam dans le Pacifique pour réparer un A400 endommagé par un aéronef canadien. Le choc, au niveau de l’empennage, a nécessité le remplacement de la dérive. Livrée par Béluga sur Clermont-Ferrand, la nouvelle dérive a permis de remettre l’avion au service de l’AAE. Une solution de réparation rendra la dérive HS, à nouveau disponible.
Cet évènement, comme de plus récents permettent de challenger Airbus sur ses offres de réparation. Les solutions de réparation de l’industriel privé sont lourdes. Airbus a une logique de constructeur qui tend à s’opposer à une logique de mainteneur. Là où le constructeur change tout, le mainteneur met des patchs et répare avec un impact direct sur les couts et durées d’immobilisation. L’avion A400, de plus en plus utilisé est exposé aux dommages, le rythme des interventions de l’AIA hors métropole équivaut à environ un avion par an à cause de dommages extérieurs. Le développement des solutions de réparation permet donc de baisser le cout étatique. Bien que le bureau d’études de l’AIA soit agréé pour proposer des solutions de réparation en fatigue et en dynamique (dont la fabrication de pièces), AIRBUS reste seul décideur d’une certification pour remettre l’avion en vol. L’AIA de Clermont Ferrand, par ces exemples, nous éclaire sur le bénéfice du soutien opérationnel mis en place auprès des forces. Les armées et leurs états-majors y gagnent en disponibilité et coût. En conclusion, cette visite a été unanimement appréciée et nous remercions tout particulièrement l’ICETA2 Julien Radkowski pour la qualité de son accueil, de la visite du site et des échanges que nous avons eu tout au long de cette journée.
Colonel (r) Jean-Luc Simonin
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